jeudi 4 avril 2013

Pour changer de la cuisse de poulet...


 

Quand il va faire les courses le samedi matin, Mister Perfect va souvent à la boucherie. Elle se trouve à deux pas de chez nous, sur une toute petite place provinciale et miniature, en face d'une boulangerie pâtisserie où les gâteaux sont généreux, colorés et sympathiques et d'un fleuriste qui sort plein de fleurs dès que le soleil pointe son nez. Cette place ressemble un peu à celle qui étaient dessinées dans mon enfance sur certains plateaux mélaminés qui représentaient des villages idylliques et des morceaux de campagne enchanteurs. Il ne manque que les nains de jardin et la moue malicieuse de la jeune fille pour qu'on se croit au pays d'Amélie Poulain. C'est donc une boucherie toute mignonne, en rouge et blanc, avec une volée de marches pour arriver à la porte qui fait dlriiiiinnnng  quand on la pousse. Et là, il y a plein de gens souriants qui vous distribuent à la volée des bonjours tonitruants, de sorte que les clients eux-mêmes se sentent obligés de se retourner et vous dire bonjour en souriant. La machine à couper le jambon est la préférée de Brin d'Osier qui se hausse sur la pointe des pieds pour examiner la manœuvre avec la plus grande attention. Il y a aussi ces affiches collées aux carreaux de faïence blanche qui enseignent les différentes parties dont sont constitués les corps de la vache et du porc et que Brin d'Osier observe avec un air un rien méfiant, sans poser de question. Des moelleux au chocolat, qu'on n'achète pas parce qu'ils sont exposés aux postillons des clients, n'en font pas moins envie, et du coup, on se rabat sur les beaux morceaux de bœuf ou les magrets de canards bien charnus. Quoi qu'on demande, le boucher et ses aides ont toujours la réponse attendue : le nombre de livres en fonction du nombre de convives, l'assaisonnement idéal qui apportera le petit plus excentrique, le temps de cuisson ou l'art de découper. Pas étonnant donc que Mister Perfect se laisse charmer par cet endroit si simple et si charmant (comme quoi l'un n'empêche pas l'autre...)
Tel le papa oiseau soucieux de nourrir sa tribu bruyante et affamée, Mister Perfect ramène au nid moult paquets en vue  de la semaine à venir et durant laquelle il ne sera pas disponible pour faire les courses.
C'est ainsi que j'ai trouvé trois suprêmes de pintade au fond du congélateur hier soir. Je les ai décongelés soigneusement, mais qu'en faire, me dis-je! Le nom est joli est promet de la suprématie en matière de délicatesse de la chair et de la finesse dans le goût mais toutes les recettes examinées exigeaient de la crème fraîche que je ne possédais pas dans mon frigo...
J'ai donc opté pour cette recette : les suprêmes de pintade aux poires que j'ai accompagnés de lentilles vertes.

Ingrédients


Vous faites fondre le beurre dans une cocotte où vous faites ensuite revenir les échalotes émincées, les gousses d'ail puis les suprêmes jusqu'à ce qu'ils soient bien dorés. Vous ajoutez les poires épluchées et coupées en quatre, le Sauternes, la cannelle, le sel et le poivre. Vous laissez cuire à feu doux pendant 20 minutes. Petite astuce que je mets en œuvre depuis que je regarde Top Chef le lundi soir : je déglace, je déglace et je redéglace... D'abord, ça fait trop bien de le dire ; ensuite je ne risque rien car ma cuisine reçoit rarement la visite de Jean-François Piège ou de Ghislaine Arabian ; enfin parce que c'est bon, cette petite touche d'acidité en fin de cuisson...
C'est facile : vous ne conservez que les "sucs" comme ils disent à la télé, vous ajoutez de la crème de balsamique et vous laissez épaissir sur le feu puis vous versez sur vos morceaux de viande. Le déglaçage permet de dissoudre les sucs de cuisson afin d'en faire une sauce d'accompagnement particulièrement parfumée!

 

1 commentaire:

  1. J'ai très envie de tester votre recette. Surtout que j'en ai eu "l'eau à la bouche", ce matin. Je pense donc que ce we, je vais me lancer!
    Merci de nous faire partager les ingrédients et la confection.

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