samedi 8 juin 2013

Gérer son temps...

J'écris aujourd'hui pour celles d'entre vous qui, obstinées et téméraires, continuez de venir visiter mon blog en dépit de sa perte de vitalité...

"Dis, Maman Griotte, est-ce que ça dort, un blog? 
- Ah ben oui, mon garçon, ça c'est sûr que le mien, depuis quelques temps, il s'est bien assoupi, comme un gros chat  ronflant sur l'ordinateur, impossible de le déloger, celui-ci..."

Comment est-ce arrivé à celle qui prétendait il y a encore quelques jours à peine qu'elle tenait le rythme d'un article par jour? Je dirais insidieusement, progressivement, innocemment... De tâches prioritaires en occupations à privilégier, les jours se sont passés les uns devant les autres et le blog s'est retrouvé en queue de cortège, comme un lointain aïeul dont s'estompe la silhouette à l'arrière-plan d'une photo jaunie.
Bien sur il est toujours là, retranché dans les arcanes de mon esprit ; il fait partie des mille et une choses à faire dans la liste de mes envies jamais satisfaites mais il y a un monde entre ce qu'on voudrait faire et ce qu'on doit faire.
Bien entendu, on me dira qu'en restant à la maison, du temps, je devrais en avoir. Eh bien non. Le temps m'échappe, me trahit, m'oppresse et me chagrine autant qu'une autre.
Il y a le sommeil qui s'empare de moi et je suis comme une forteresse assiégée, lourde d'une fatigue moelleuse qui essaie de me charmer, à la fin de chaque tétée qui m'inonde d'une bienveillante torpeur contre laquelle je dois lutter si je veux réussir à tout faire en temps voulu.
Parce que j'ai voulu que la vie des deux garçons s'ébroue comme celle d'un jeune chien fou en liberté tout en définissant un cadre garant de rigueur, de discipline et d'une réconfortante constance. Je n'aime pas priver Brin d'osier de la liberté d'organiser son temps comme bon lui semble, d'autant moins que je me suis aperçue qu'il savait très bien le faire sans mon intervention qui aurait le tort d'ôter son authenticité à sa motivation. Pour  autant, je maintiens quelques étapes et échéances incontournables, celles-là même qui permettent de structurer la journée et d'en mesurer l'avancée : 
- le petit déjeuner à 9h30
- le déjeuner à 11h30
- la sieste à 13h
- le rangement des jouets à 17h30
- la toilette à 18h
- le coucher à 19h
Aucune autre contrainte si ce n'est celle de se laver les mains avant de passer à table, de manger correctement assis et de ne pas se lever sans en avoir demander l'autorisation, de ranger sa chambre au cours de la journée (avant la sieste et avant le coucher) et de ne pas sortir plusieurs jouets en mêmes temps ( un jouet rangé pour un jouet sorti, c'est la règle!)
Ce temps librement géré comprend aussi et bien entendu des temps d'oisiveté, de rêverie, de repos, de contemplation, ou de rien du tout - on appellera ça comme on voudra - mais je tiens à ce que Brin d'Osier soit en droit de ne rien faire sans être jugé, sollicité ou interrogé sur cette absence d’activité. Et j'ai remarqué que c'est souvent dans ces moments-là que naît dans son esprit l'idée géniale qui comblera sa journée : création exaltante, imagination débridée, concentration aiguisée et inventivité en liberté se conjuguent alors et font naître au creux de ce vide, comme la page blanche réclame à l'écrivain l'inspiration dans son désert, la trouvaille inédite et magnifique qui emplit le petit inventeur de fierté et de joie.

Le temps n'est donc guère un problème pour Brin d'Osier mais qu'en est-il pour Maman Griotte? J'enchaîne de bon matin rangement des chambres, confection des purées de légumes et des compotes de fruits et brins de ménage et voici qu'il est déjà l'heure de manger... Le temps de la sieste est le mien. L'odeur veloutée du café chaud a un parfum de liberté. J'ai parfois deux pleines heures devant moi et je ne sais soudain plus quoi en faire comme si la fortune me brûlait les doigts... Plutôt jardin (il fait beau et la pelouse est à tondre)? Plutôt ménage (il fait beau et les vitres sont à nettoyer)? Plutôt cuisine (ce serait tellement sympa de préparer une tarte pour le goûter)? Plutôt sieste (ce serait certainement le choix le plus raisonnable étant donné que j'en suis encore à 4 tétées par jour et cela depuis huit mois et que j'ai dû m'en octroyer trois depuis que je suis ce rythme...)? Mais si je dors, je vais perdre mon temps, ce temps ficelé, haché menu, au bord de l'asphyxie... Alors j'essaie de faire des choix judicieux, de classer les priorités, de sélectionner voire d'élaguer pour me débarrasser d'activités chronophages et superflues...
Que reste-t-il alors pour le blog? Les soirées, me direz-vous... Oui, mais il faut écouter Mister Perfect raconter sa journée, inventer des menus pour le souper et rester en contact avec le monde par le biais de la télé...
Je vous promets que je vais faire un effort, ménager un temps fixe pour écrire, résister à l'appel de la machine à coudre ou du bidon de lessive pour papoter un peu avec vous... semaine test à partir de lundi et rendez-vous samedi prochain pour faire le bilan avec Maman Griotte!!!
une bien belle affiche que je viens de découvrir dans la nouvelle boutique de Fifi Mandirac!

1 commentaire:

  1. Je me reconnais tellement dans ton article. Les envies et les idées par milliers et les journées de seulement 24h... J'apprehende la reprise du travail et ce temps pour moi qui va encore se réduire comme peau de chagrin.

    RépondreSupprimer