lundi 4 mars 2013

C'est quand le bonheur?

Il y a quelques jours, j'ai fêté mon anniversaire. 
A cette occasion, Mister Perfect m'a demandé : "alors, tu es heureuse, Maman Griotte?"
J'ai trouvé que cette question était finalement très difficile et il m'a été presque impossible de trouver une réponse satisfaisante.
Le bonheur, c'est ce que je retiens désespérément contre moi quand je regarde le petit minois de Croquembouille se laisser gagner par le sommeil et c'est ce qui m'échappe inévitablement quand je vois grandir mon Brin d'Osier...
Le bonheur, c'est s'épanouir dans ce qu'on aime et dans ce qu'on est et se réaliser dans ses rêves et ses projets personnels...
Le bonheur, c'est être assez heureux pour pouvoir offrir du bonheur à autrui...
Le bonheur, c'est être heureux de donner du bonheur à autrui...
Le bonheur, c'est sentir que les autres sont heureux avant de l'être soi-même...
 
 









Alors est-ce que je suis heureuse? Non, quand les journées sont longues et fatigantes, quand je regrette de ne plus faire le beau métier que je faisais, quand je souffre de ne plus être la femme libre et fantaisiste que j'étais, quand je pense aux durs sacrifices qu'induit le métier de maman, quand je pense aux frustrations subies et aux projets qui n'aboutiront plus, quand je pense aux rêves inachevés, quand je pense à la monotonie de ces jours qui se suivent et se ressemblent et qui m'interdisent de céder aux petits plaisirs frivoles, aux coups de tête et aux lubies qui donnent du bonheur dans le cœur. 
Est-ce que je peux pour autant dire que je ne suis pas heureuse? Ah non, certainement pas! J'ai un objectif, un idéal qui justifie tous les sacrifices et toutes les frustrations. Et si je renonçais à cet idéal, je ne pourrais certainement plus jamais être heureuse! Certes, le chemin pour gagner mes objectifs est contraignant, exigeant et semé d'obstacles mais quel bonheur nourri de fierté et de plénitude que d'arriver au but! Et pour l'instant, mon bonheur ressemble bien à mes deux bambins pleins de vie, de sourires et d'entrain!
Force est de constater que le bonheur personnel, individuel et le bonheur collectif, familial me semblent difficiles à harmoniser! 
Le bonheur n'est certainement pas quelque chose qui s'acquiert  immédiatement. Il faudrait donc du temps  pour en mesurer l'étendue et le gain retenu. Il faudrait aussi accepter dilemmes, ambivalences, contradictions, compromis et consensus qu'impliquent tous les choix à faire et sans lesquels il n'est finalement pas possible d'atteindre l'idée qu'on se fait du bonheur... 
Sans doute faut-il faire le deuil de ce bonheur parfait, qui comblerait toutes nos aspirations et serait de surcroit conforme à une certaine définition que nous en propose la société. Sans doute le fait d'être sans cesse en quête de ce bonheur idéalisé provoque-t-il chez nous encore plus de frustration et d'insatisfaction.
Alors il reste à Maman Griotte à travailler à donner du sens à sa vie, jour après jour, avec constance et détermination quand bien même ce quotidien lui paraitrait banal, dépourvu d'ambition ou d'originalité, avec l'enjeu de trouver la beauté de ce « banal » - qui, du même coup, cessera de l’être ! ! !
Et puis, comme je ne suis pas malheureuse, c'est bien que je dois être heureuse, non?

7 commentaires:

  1. Ah Maman Griotte, vous voilà bien sérieuse ! Et bien, ce n'est pas parceque vous n'êtes pas malheureuse que vous êtes heureuse pour autant. Une très chère de mes amies un jour, quand, face au malheur absolu qui m'est tombé dessus, je luis disais : "Tu sais, ça aurait pu être bien pire " , m'a répondu "arrête, tu ne vas pas te construire un semblant de bonheur sur ce que tu n'as pas eu de malheur". Une autre amie, dans les memes circonstances, souffrait d'un pied, et avait honte de se plaindre. Pourquoi ? Le malheur qui frappait ma famille n'occultait pas les douleurs des autres, aussi triviales fussent-elles.
    Il n'y a pas de contagion du malheur, mais du bonheur, si....Assumez votre choix de vie, il est noble, profitez de ce que la vie vous offre, deux jolis enfants qui vous remplissent de joie, votre choix ne change pas la personne que vous êtes ....Et vous verrez qu'il n'y a pas d'impossibilité à conjuguer bonheur collectif et individuel. Continuez à faire ce que vous aimez, ménagez vous des plages de temps "just for you", sans états d'âme. N'essayez pas d'être parfaite, si c'était possible on le saurait (en tout cas, moi, j'ai renoncé à l'être, et je vous jure que je me sens vraiment mieux :-) ). Soyez juste vous, offrez vous aussi le droit d'en avoir ras les couettes de temps à autre.
    Bon, assez de sérieux, joyeux anniversaire avec un peu de retard semble-t-il..Ah j'oubliais : la semaine prochaine, j'essaie de cake aux bettes !

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    1. Je suis triste de lire que le malheur a pu frapper votre famille ; vous me semblez en tout cas pleine de courage et d'une belle énergie de vie!
      C'est vrai qu'il ne s'agit pas de situer son malheur relativement à celui des autres ; chacun éprouve les événements douloureux à son échelle et à sa mesure. Un malheur reste un malheur, si petit ou si grand soit-il...
      Il faut sans doute du temps pour comprendre soi-même ce qui fait son propre bonheur et ce qui permet d'être suffisamment heureux pour faire le bonheur des autres. Je crois qu'un bonheur qui ne serait que mien ne m'intéresserait sûrement pas de toutes façons!
      Merci pour l'anniversaire! Ouille ouille, plus que deux ans avant la quarantaine...

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    2. Aîe aïe! Plus que 4 avant la soixantaine... J'ai peur de cette retraite qui va m'éloigner de toutes ses personnes auquelles je suis attachée (par mon travail), Le mot travail me choque, même si parfois chez certaines personnes, il est plus que laborieux... Mais j'ai découvert de "belles personnes" telles que vous, et quelques autres encore...
      Par chance, la technologie nous permettra de rester en contact, en tout cas, je le souhaite vivement.

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    3. Je comprends tout à fait cette peur ; j'ai quitté mon poste d'enseignante pour rester à la maison et ne me suis toujours pas remise de cette rupture avec un univers qui faisait tellement partie de mon quotidien! Mais il faut se dire qu'il y a aussi de belles choses à vivre en dehors du travail!!!

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  2. Très beau sujet, et c'est tellement rare de lire des propos profonds... merci.
    Cela me donne envie de partager avec toi une série d'articles que j'avais écrits sur le bonheur il y a deux ans (déjà !), en espérant que ces livres qui m'ont donné nourrissent aussi ta recherche: le premier est ici ( http://blogahistoires.over-blog.com/article-le-bonheur-1-retour-a-l-emerveillement-65877090.html ) et tu peux cliquer sur "suivant" pour la suite. ;)

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    1. Merci! Je vais vite aller lire tes articles sur ton blog!

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  3. Bonjour maman Griotte

    Je prends à chaque fois un réel plaisir à vous lire. Le bonheur, c'est de voir grandir Brin d'Osier et Croquembouille, en pleine santé.
    Le bonheur, c'est d'avoir la chance de pouvoir rester à la maison, pendant que Mr Perfect s'échine au labeur!
    Le bonheur s'est partager ces petites choses toutes simples de la vie, la tétée, l'heure du baim, pour Croquembouille... Les jeux, les chansons, les histoires (que vous racontez si bien à Brin d'Osier...
    Le bonheur c'est de retrouver vos "petits bambins" qui me manquent et me font penser à "bout de chou", mon petit-fils, qui lui me manque encore plus...
    L bonheur c'est de n'attendre plus que queqlues heures pour enfin voir ce "Bout de chou" qui m'a tant manqué, mais que le mauvais temps, puis la méchante grippe à séparé de mes bisous et câlins depuis trop longtemps.
    Je profite de cette occasion pour vous souhaiter un "très Joyeux anniversaire"... Très en retard, j'en suis désolée.
    Embrassez vos bamnins pour moi.
    A lundi.

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