mardi 19 février 2013

Pour répondre à Marjorie...

Il  y a des posts qui parlent plus que d'autres... Quand j'ai lu "Ce corps trop grand pour moi" sur le blog de Marjorie , je me suis dit en fredonnant l'air d'une chanson connue "eh bien ça, ça, c'est vraiment toi!" 
En effet voilà bientôt cinq mois que je vis avec un étranger à mes côtés, un étranger qui me suit partout, qui me fait de l'ombre, qui m'embarrasse et m'encombre ; un étranger qui ne me fait pas de cadeau quand j'abuse de lui et qui me fait payer cher, très cher chacun de mes excès et chacune de mes excentricités : MON CORPS!
Bien sûr, comme Marjorie le dit si bien elle aussi, je lui suis infiniment reconnaissante de ce qu'il a fait pour moi (un beau bébé resplendissant) et surtout pour Croquembouille : se mettre en quatre pour donner en lait tout ce qu'il y a de meilleur à ce petit être replet et joufflu qui respire la santé et ça, ça vaut tout l'or du monde! 
Mais et moi dans tout ça? On m'avait dit que l'allaitement permettait de se débarrasser tout naturellement des kilos superflus? Que nenni! 
C'était pourtant bien parti : +7 kilos en 9 mois de grossesse. Mention TB de la part des médecins. Envie que de bonnes choses qui ne font pas grossir : fruits et légumes frais à volonté qui font le teint rose et le corps svelte. L'ennemi n°1 était enfin vaincu : le sucre ne me faisait même plus envie et je l'ai boudé pendant 9 mois, comme une vieille copine à qui on n'a plus rien à raconter. C'était être naïve que de croire que la bataille était gagnée. Car depuis que les hormones ont repris leur poste, tout est désespérément redevenu comme avant! Et Griotte est allègrement retombée dans tous ses travers d’antan : vive le chocolat au lait quand elle n'a pas le moral ; vive le morceau de reblochon au pain de campagne quand le soleil se couche (18h, heure fatale s'il en est...), vive l'assiette de pâtes hypercaloriques quand s'annonce la marathon du soir et vive les 10 kilos post-partum, faute de dépression du même nom, avec son cortège de commentaires de la part des mamies bien intentionnées : "c'est normal, faut bien que tu te nourrisses pour deux!" ou "si tu mincis, tu ne vas plus avoir de lait ; ce serait dommage..." Toujours est-il que moi aussi, outre la bouée modèle XL qui enlace gentiment ma taille, outre les pare-battes qui garnissent joliment mes hanches, mon corps me gêne tout le temps! Et même si je ne connaissais pas les leggings ventre plat de Séraphine, j'avoue que je ne porte que ça en ce moment ("ah ça jamais au grand jamais je ne porterai ces immondes pulls grand format et difformes sur des collants de gym, c'est immonde", rappelle-toi Griotte, ton arrogance de fille célibataire qui se nourrissait de barres hypocaloriques et de visites sur Meetic...). Les escaliers me coupent le souffle ; porter bébé m'épuise et le simple fait de pousser un Caddie chargé au supermarché  me donne l'impression d'avoir couru le 200 mètres haies!
Et pourtant, comme Marjorie, je me dis que je vais sérieusement accuser le coup le jour où je vais donner à Croquembouille sa première cuillerée de compote pour commencer la diversification et que ça va me faire tout drôle et tout triste le jour où je ne vais plus sentir sa petite main toute chaude sur ma peau pendant la tétée. Je sais que je serai heureuse de me sentir de nouveau prête à redevenir moi-même, de faire l'effort de me priver pour la bonne cause et d'étudier avec attention la composition de mes assiettes, de voir disparaitre bourrelets et courbes disgracieuses à force de pédaler sur mon Proform et de remplacer les montées de lait par des courbatures... 

Et pourtant ça voudra dire que Croquembouille ne sera déjà plus le tout petit bébé que je serre très fort dans mes bras ; ça voudra dire que je n'aurai plus ce petit minois à couvrir de baisers quand il me réveille la nuit ; ça voudra dire que je serai maman pour la dernière fois ; ça voudra dire que je ne sentirai plus jamais la vie bouger dans mon ventre...

Bouh... le plus tard sera le mieux...

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