Des turbulettes bien douillettes

Cela fait longtemps que je regarde avec envie les œuvres des mamans qui confectionnent elles-mêmes les turbulettes de leurs bambins! 

Sans doute est-ce une grande fierté pour une maman couturière de se savoir à l'origine du petit nid douillet qui abritera les premiers rêves de son bébé... 

Je vous avoue que l'ampleur de la tâche m'effrayait un peu mais la simplicité des patrons des Intemporels m'a bien rassurée et c'est de bon cœur que je m'y suis mise il y a quelques jours.

Il y a eu quelques heures délicates durant lesquelles je me suis dit que je n'aurais certainement jamais dû entreprendre de tels travaux ... Je ne sais pas si vous avez déjà vécu de tels moments de doute et de profond désarroi, mais moi j'ai bien cru mettre définitivement fin à ma carrière de couturière amatrice! 

Ce n'est pas que les explications sont mauvaises ou que les patrons sont défectueux, non c'est que je réunis une somme de défauts qui devraient me faire renoncer depuis belle lurette à m'aventurer dans pareil défi :

- Griotte entend bien finir l'ouvrage  le soir-même en l'ayant commencé le matin pour avoir le plaisir incommensurable d'admirer bébé qui rit aux anges, les poings fermés, bien au chaud dans l'oeuvre amoureusement cousue par sa maman ; autrement dit il n'est pas concevable  de vérifier si les mesures concordent entre les différentes pièces de tissus (après à peine un an de couture, Griotte ne fait quand même plus partie des novices, pensez-vous...) ni de faufiler les tissus pour éviter qu'ils glissent en créant des catastrophes dont je vous parlerai plus loin (ce serait perdre un temps précieux quand le thème de la journée de Griotte, c'est "qui réussira à coudre trois turbulettes en une heure?"....)

- Griotte souffre d'une inadaptation chronique à la compréhension néo-scientifique des patrons de couture avec une faiblesse remarquable face à la formule "endroit contre endroit" et "envers contre envers" ; ce qui la conduit à d’inévitables et cuisants échecs du genre "Tiens, quand je retourne le tout, ma doublure en fourrure se retrouve dessus... Comment ça se fait?" 

- Griotte a une âme de battante, c'est sûr! Alors pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? D'où les appliqués ajoutés à la difficulté (ben oui, le patron est tellement simple que Griotte risquait de s'ennuyer). Résultats: une équilibre nerveux mis à rude épreuve et des relations entre Griotte et sa Singer nettement compromises...

- Griotte a la folie des grandeurs. On ne va quand même pas  se contenter d'en faire une turbulette, cela manque cruellement d'ambition tout ça! Allez c'est parti pour... au moins trois?

Bon, après cinq mugs de tisane aux vertus relaxantes, douze comprimés de Sédatif pc et une demi-heure de postures de yoga pour libérer les tensions, Griotte ne s'en sort pas si mal : pas de crise de nerf, pas d'objet brisé, et la machine à coudre exempte de représailles. Bien sûr, n'allez pas croire que Griotte a réussi à boucler son oeuvre en une journée! Non, le calvaire a duré beaucoup plus longtemps avec : une épaisseur de tissu incontrôlable sous le pied de la machine, des angles et des arrondis qui ne coïncident plus quand on les assemble, des arrondis qui ont d'étranges allures d'angles aigus... bref, je vous le dis, de quoi devenir folle...

Mais le résultat est finalement rassurant :

Belle popeline étoilée de chez France Duval-Stalla

 Et d'une pour commencer avec des appliqués "hiboux" coordonnés à la déco de la chambre..

la doublure est en fourrure très douce de Ma petite Mercerie

Et de deux avec un appliqué "Pingouin" inspiré du livre d'Anne Alletto , "Tout un monde en couture pour nos petits lutins" qui m'a été offert pour Noël:

fermetures avec des pressions kam à pointes longues

Allez, rendez-vous dans un prochain post pour vous raconter comment je suis venue à bout de la troisième turbulette d'hiver et des deux turbulettes d'été qui attendent d'être assemblées, cousues, brodées sur ma table de travail...