mercredi 6 février 2013

Et si tu n'existais pas...

"Et si tu n'existais pas, dis-moi pourquoi j'existerais... pour traîner dans un monde sans toi, sans espoirs et sans regrets." 
Bon c'est vrai que lorsqu'il s'agit de faire la queue au guichet le samedi matin pour renvoyer tout ce qui est arrivé dans la semaine et qui n'a pas satisfait les goûts de Miss Griotte, ça fait moyennement sourire Mister Perfect...
Mais c'est tellement bon!!! 
On se dit que chaque jour, refermé sur lui-même comme une fleur frileuse surprise par le givre, va enfin s'ouvrir grâce à cette petite visite matinale, pleine de promesse. 
Je sais que les femmes actives et mères dignes de ce nom qui savent se pomponner en dix minutes aux aurores pour être à 8 heures du matin, la main sur le levier de vitesse de leur 4X4 flambant propre me riront au nez en me lisant : quoi? Toutes les courses sur Internet? Mais c'est de la folie! C'est comme ça, Griotte, qu'on perd tout le charme du commerce de proximité!  Et les petits commerçants, Griotte, tu penses  à leur survie?
Ben oui, je sais... mais primo, avec mes deux poulbots hauts comme trois pommes, je me vois mal déambuler dans toutes les boutiques à la recherche de l'objet rare (oui, parce qu'il m'en faut du temps, pour le dénicher, L'Objet Rare...) Et deuzio, je n'ai pas le super pouvoir de me transformer en pretty Griotte de bon matin puisque je ne néglige aucun instant passé avec les poulbots sus-cités : alors on ouvre les volets... on regarde s'il pleut... on vérifie si les petits zosiaux sont venus manger les graines... on fait l'apprentissage du "je-verse-moi-même-les-céréales-dans-mon-bol"... Bref à ce rythme-là, les journées passent vite !

Voilà pourquoi je tiens à rendre hommage à la partenaire la plus fidèle de mon moral, à la complice la plus attentive de ma bonne humeur : LA POSTE.
"Ben chérie, t'as l'air bien morose aujourd'hui? La dame de la Poste n'est pas passée?
- Pfff, non,...rien aujourd'hui..."
Oui, on en est là! La postière rythme mes joies et mes peines, ensoleille ma journée d'un malicieux "eh oui, c'est encore moi" qui me couvre de honte en me donnant l'impression de dépenser sans compter. 
Mais avec elle pas de chichi : elle ne juge pas le cheveu gras et hirsute  ;  elle ne se moque pas du pyjama maculé de coulures de lait régurgité avec amour ; elle ne dit rien du bazar innommable qui apparait dans l’entrebâillement de la porte. Elle comprend, elle, qu'on est mère au foyer - pauvre femme qui ne met pas le nez dehors - et qu'on n'a pas d'autre choix que celui-ci.
Alors, oui, je l'avoue, ça me rend folle de joie quand je vois arriver la petite camionnette jaune ; c'est un peu comme si le père Noël venait de garer son traineau devant ma fenêtre de cuisine.
Chouette, on va pouvoir ouvrir les colis! Y'en a des petits tout carrés, des qui sentent bon, des trop grands pour ce qui sont et des grands mous remplis de vent... 
Ciseau en main, je m'acharne sur le carton qui résiste. Je déballe, je jauge, je me dis que j'aurais pas du...
Souvent je suis déçue... Le bonheur est passé ... Le désir est comblé? Jamais tout à fait. Et puis une dure journée de maman à la maison m'attend... 
Ah, euphorie fugace de la tentation mercantile, quand tu nous tiens!



2 commentaires:

  1. Oh lala!! Je me reconnais bien lâ aussi! Une vraie addiction! Excitation de découvrir ce qu'il y a dans les paquets, comme les enfants à Noel et passé ce temps voici venu celui de la culpabilité! Et jamais satisfaite... Engrenage!

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